Tuesday, 23 February 2010


Wow we've hit the French Press.. Some French Friends of mine sent me this article on us taken from the Independant on Sunday. So here it is in French!
Que Dieu protège les fêtards !
Sacs vomitoires et bouteilles d'eau ont remplacé la Bible dans leur besace. Les pasteurs des rues travaillent à la sortie des discothèques. Leur credo : écouter sans prêcher, raconte The Independent.
19.02.2010 | Emily Dugan | The Independent


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La musique résonne dans le clignotement d'une lumière bleue. Nouvelle nuit de vice à la discothèque Syn, en plein centre de Derby. La lumière est celle du gyrophare d'une ambulance. On y installe une fille, inconsciente, affalée sur une chaise roulante. Sur le trottoir, une autre marche en titubant. On dirait qu'elle se rend à une audition pour Tarzan porno, à peine vêtue d'une robe léopard. "Si on m'interdit l'accès ici pendant trois mois", articule-t-elle avec difficulté en s'adressant à un videur bâti comme une armoire à glace, "pourquoi ne pas l'avoir fait la semaine dernière, quand j'ai essayé de vous frapper ?" La scène laisse indifférente un homme prostré au bord du caniveau, le visage en sang. Il attend de savoir s'il va être arrêté ou hospitalisé. C'est sa nuit de chance : il sera arrêté et hospitalisé.

Un vendredi soir comme un autre au Royaume-Uni, orgie de sexe et de violence. Mais où est donc passé Dieu, serait-on tenté de demander ? A l'évidence, il est occupé ailleurs. Heureusement que ses émissaires, eux, sont là, au milieu des policiers et des auxiliaires médicaux ; on les appelle les "Street Pastors", ou pasteurs de rue. Le peloton de Derby entre en action tous les vendredis et samedis soir. Au premier étage de l'église unie réformée, le directeur de l'antenne, Alasdair Kay, met de l'eau à bouillir en attendant l'arrivée de son équipe : James Jameson, 48 ans, directeur de l'unité d'hélicoptères de la police de Derby ; Amanda et James Anderson, un couple marié, tous deux d'une vingtaine d'années ; et Patrick Halls, médecin généraliste de 57 ans. On échange des histoires terrifiantes tout en buvant son café, comme dans n'importe quel service d'urgences. Puis John lance un "prions", après avoir fini de donner ses instructions pour la nuit. "Seigneur, nous prions pour que vous rameniez la paix dans la ville de Derby ce soir", commence-t-il avec optimisme, avant d'enchaîner sur une prière de dix minutes dans laquelle il cite chaque service municipal. Pourtant, la soirée se passera sans que soit jamais - ou presque - invoqué le nom de Dieu. "Nous refusons les candidats qui prétendent vouloir sauver les âmes perdues, parce que ce n'est pas notre mission", explique Alasdair, lui-même père de trois adolescents. Sur le chemin de l'église, il a déposé la cadette à sa fête.

Les pasteurs sont guidés par un principe : les patrouilles n'ont pas vocation à évangéliser. "On est là pour écouter et aider, non pour prêcher." La panoplie du prêcheur comprend une pelle et une balayette, de l'eau en bouteille, des couvertures de survie, des sacs vomitoires et des bouchons "antitraficotage" (pour empêcher qu'on verse une quelconque substance dans la boisson du client à son insu). Il ne reste plus guère de place dans la trousse pour le livre saint. Les pasteurs s'abstiennent de juger, cette attitude leur a même valu la sympathie du seul club gay de la ville. Les fêtards accourent pour serrer dans leurs bras les bons Samaritains qui passent.

Tout se passe bien ce soir-là jusqu'à ce que la deuxième équipe prenne le relais, à partir de 4 heures du matin. C'est à ce moment que les choses tournent à l'aigre. Patrick, le médecin, essuie le sang et donne de l'eau aux noceurs ivres. A tour de rôle, les pasteurs accompagnent les abandonnés et les éméchés jusqu'aux taxis. Les membres de la patrouille entretiennent des rapports étonnamment bons avec les videurs et les buveurs invétérés, mais ils avouent leur colère contre les bars et les clubs. Le Zanzibar sert à boire pour 89 pence le verre seulement. Le 181, comme le suggère son nom, propose toutes les boissons au prix de 1,81 livre. "C'est vraiment désolant", s'indigne Alasdair en secouant la tête. "Ce sont ces prix qui provoquent les pires dégâts. Nous avons démontré que, les soirs de promotion, les violences liées à l'alcool explosaient, mais personne n'y a mis le holà." Pourtant, les choses vont peut-être changer : le gouvernement aurait décidé de sévir contre les beuveries en retirant leur licence à ceux qui font des promotions irresponsables. Mais pour l'heure, aux quatre coins du royaume, des légions d'ivrognes sèment le chaos dans les centres-villes. Se dirigeant vers sa voiture au milieu des hurlements des sirènes et des cris annonçant une nouvelle bagarre, le révérend Alasdair se frotte les mains : "Eh bien, ce fut une nuit plutôt calme." Dieu regarde peut-être, finalement.

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